KAI Corporation est née à Seki ville de coutellerie dans le département de Gifu. Pourquoi le siège d’une des plus grandes entreprises de coutellerie du monde se trouve-t-il dans une ville de province à Gifu ? Cela vient en fait de l’Édit d’interdiction du sabre que tous les manuels d’histoire japonaise présentent.
La ville de Seki qui jouit depuis toujours d’une terre et de charbon de bois de pin de qualité ainsi que d’eaux pures jaillissant de ses montagnes a longtemps attiré les forges de sabres. Cependant, en 1876, conformément aux orientations du gouvernement de Meiji qui prônait l’égalité entre les classes sociales, le port du sabre qui était un privilège des samouraïs a été interdit. La décision a mis les forgerons de sabres dans une situation très difficile. Pour survivre, ils ont dû recycler dans la coutellerie leur savoir-faire acquis dans la forge des sabres.
C’est ainsi que le frère aîné de Saijiro Endo (fondateur de KAI Corporation), conscient de ce changement des temps, a créé une usine de production de couteaux de poche. Son frère cadet Saijiro, pour aider sa famille à vivre, est aussi parti travailler à l’usine dès la fin de sa scolarité primaire. Après 8 ans d’apprentissage, il est devenu un véritable coutelier et s’est marié avant de lancer sa propre petite usine en 1908 à l’âge de 20 ans.
Devenu ainsi indépendant, les choses n’ont pourtant pas été faciles. Le seul travail que lui et ses 2 ou 3 ouvriers se voyaient confié était de la sous-traitance émanant de sociétés elles-mêmes sous-traitantes. Sous la faible lueur d’une lampe à pétrole, il travaillait sans relâche, ne dormant que 3 ou 4 heures par nuit, inquiétant même sa femme qui le voyait s’atteler à la tâche sans un jour de repos. À l’époque, comme toutes les étapes de fabrication des couteaux étaient réalisées à la main, c’était un travail éprouvant qui déformait les mains. Saijiro ne s’est pourtant jamais plaint de cet environnement difficile et s’est consacré de toutes ses forces et avec toute sa passion à la fabrication de couteaux. L’une de ses satisfactions était de pouvoir offrir des cadeaux à sa mère avec l’argent qu’il touchait à livraison d’une commande.
La Première Guerre mondiale a bientôt éclaté et les exportations de couteaux, portées par l’économie de guerre, ont explosé, permettant à Saijiro d’améliorer son chiffre d’affaires mais il a ensuite dû faire face à la récession provoquée par la fin de la guerre en 1918. Malgré ses difficultés financières de l’époque et animé par le désir de fabriquer de meilleurs produits, Saijiro s’est investi dans l’amélioration de la qualité et la production de masse. Parfois contraint de puiser dans les économies de sa femme pour acquérir de nouvelles machines, il a inlassablement poursuivi ses recherches. Sa volonté de progresser et son inébranlable passion pour les couteaux lui ont permis d’affirmer peu à peu sa renommée comme fabricant. C’est à cette époque qu’est né le n°510, un produit à succès qui a laissé son nom dans l’histoire des couteaux de poche. Ce couteau monochrome noir au design simple s’est tellement bien vendu que les autres fabricants l’ont même imité.
Saijiro ne s’est pas contenté de devenir le leader dans son domaine, et n’a cessé d’étonner ses contemporains par son exploration inventive de nouvelles idées. Il a par exemple lancé aussitôt après la guerre russo-japonaise un couteau gravé d’un portrait du général Nogi, ou un couteau pour la reconstruction après le séisme de Kanto de 1923. À l’époque, il s’agissait d’idées tout à fait nouvelles. Même la marque Seki Magoroku baptisée au nom du légendaire forgeron de sabres que KAI continue à commercialiser aujourd’hui est née d’une idée de Saijiro.
L’Édit d’interdiction du sabre émis par le gouvernement de Meiji pour promouvoir la modernisation du pays a mis fin à l’ère des samouraïs mais Saijiro n’a-t-il pas hérité de leur âme en consacrant toute sa vie à fabriquer patiemment et consciencieusement ses couteaux ?
La ville de Seki qui jouit depuis toujours d’une terre et de charbon de bois de pin de qualité ainsi que d’eaux pures jaillissant de ses montagnes a longtemps attiré les forges de sabres. Cependant, en 1876, conformément aux orientations du gouvernement de Meiji qui prônait l’égalité entre les classes sociales, le port du sabre qui était un privilège des samouraïs a été interdit. La décision a mis les forgerons de sabres dans une situation très difficile. Pour survivre, ils ont dû recycler dans la coutellerie leur savoir-faire acquis dans la forge des sabres.
C’est ainsi que le frère aîné de Saijiro Endo (fondateur de KAI Corporation), conscient de ce changement des temps, a créé une usine de production de couteaux de poche. Son frère cadet Saijiro, pour aider sa famille à vivre, est aussi parti travailler à l’usine dès la fin de sa scolarité primaire. Après 8 ans d’apprentissage, il est devenu un véritable coutelier et s’est marié avant de lancer sa propre petite usine en 1908 à l’âge de 20 ans.
Devenu ainsi indépendant, les choses n’ont pourtant pas été faciles. Le seul travail que lui et ses 2 ou 3 ouvriers se voyaient confié était de la sous-traitance émanant de sociétés elles-mêmes sous-traitantes. Sous la faible lueur d’une lampe à pétrole, il travaillait sans relâche, ne dormant que 3 ou 4 heures par nuit, inquiétant même sa femme qui le voyait s’atteler à la tâche sans un jour de repos. À l’époque, comme toutes les étapes de fabrication des couteaux étaient réalisées à la main, c’était un travail éprouvant qui déformait les mains. Saijiro ne s’est pourtant jamais plaint de cet environnement difficile et s’est consacré de toutes ses forces et avec toute sa passion à la fabrication de couteaux. L’une de ses satisfactions était de pouvoir offrir des cadeaux à sa mère avec l’argent qu’il touchait à livraison d’une commande.
La Première Guerre mondiale a bientôt éclaté et les exportations de couteaux, portées par l’économie de guerre, ont explosé, permettant à Saijiro d’améliorer son chiffre d’affaires mais il a ensuite dû faire face à la récession provoquée par la fin de la guerre en 1918. Malgré ses difficultés financières de l’époque et animé par le désir de fabriquer de meilleurs produits, Saijiro s’est investi dans l’amélioration de la qualité et la production de masse. Parfois contraint de puiser dans les économies de sa femme pour acquérir de nouvelles machines, il a inlassablement poursuivi ses recherches. Sa volonté de progresser et son inébranlable passion pour les couteaux lui ont permis d’affirmer peu à peu sa renommée comme fabricant. C’est à cette époque qu’est né le n°510, un produit à succès qui a laissé son nom dans l’histoire des couteaux de poche. Ce couteau monochrome noir au design simple s’est tellement bien vendu que les autres fabricants l’ont même imité.
Saijiro ne s’est pas contenté de devenir le leader dans son domaine, et n’a cessé d’étonner ses contemporains par son exploration inventive de nouvelles idées. Il a par exemple lancé aussitôt après la guerre russo-japonaise un couteau gravé d’un portrait du général Nogi, ou un couteau pour la reconstruction après le séisme de Kanto de 1923. À l’époque, il s’agissait d’idées tout à fait nouvelles. Même la marque Seki Magoroku baptisée au nom du légendaire forgeron de sabres que KAI continue à commercialiser aujourd’hui est née d’une idée de Saijiro.
L’Édit d’interdiction du sabre émis par le gouvernement de Meiji pour promouvoir la modernisation du pays a mis fin à l’ère des samouraïs mais Saijiro n’a-t-il pas hérité de leur âme en consacrant toute sa vie à fabriquer patiemment et consciencieusement ses couteaux ?